Développeur : Megagon Industries Genre : Course Support : PC, Xbox One/Serie, PS4, Switch Date de sortie : 23 octobre 2019 (PC, Xbox, PS4), 7 mai 2020 (Switch)
Le vélo est un moyen de transport que j’affectionne tout particulièrement, il est économique, permet d’aller d’un point A à un point B sans trop de contraintes comparé à un bus, un tram, ou encore une voiture (dans des proportions de distances réduites à une ville). Pourtant, je ne me vois pas du tout faire de la descente à vélo, probablement que je suis trop lâche et peureux pour me lancer dans de telles frivolités. Mais voici que Lonely Mountains Downhill m’a accroché tout du long.
Ce jeu m’a attiré en premier lieu par son visuel, tout en low poly avec un travail sur la lumière et l’épuration des textures qui lui donne un cachet tout particulier. On appréciera également une certaine variété dans les environnements au sein d’une même montagne et entre elles. Les palettes sont intelligemment utilisées et évitent une surcharge de couleurs qui attaqueraient la rétine.
La partie sonore du titre est… surprenante, car ne contenant que des sons diégétique, aucune musique ou bruitage extérieur ne viendra parasiter votre descente tout juste un blip quand vous passez les checkpoint. Vous entendrez précisément le son de votre vélo durant le pédalage, la chaîne qui tourne, l’eau de la rivière au loin qui coule, le vent soufflant sur les arbres, le chant d’oiseaux. Également un choix malin d’épuration qui donne beaucoup de pureté sonore au titre et le rend constamment agréable pour les oreilles et permet également une meilleure concentration dans la descente.
Il faut pas se louper à la réception Les décors sont plutôt variés et mignons. L’interface est discrète et élégante
Car le jeu n’est pas une descente « chill » pour profiter des environnements, mais un jeu qui veut vous mettre au challenge et souhaite vous faire pleurer des larmes de sang, il veut vous voir souffrir d’essayer de faire les meilleurs temps en un minimum d’échec. On peut le vulgariser en un Trackmania du vélo pour la partie compétition. Car votre but ici sera de descendre le plus vite la piste choisie en passant par les checkpoint, qui serviront également de point de réapparition pour recommencer en cas de chute ou de volonté de faire mieux en temps.
Le jeu proposant 4 pistes par montagne pour 4 montagnes différentes pour un total de « seulement » 16 pistes différentes. Cela parait peu, mais chaque piste vous donnera des défis comme « finir en moins de x mort » ou « finir en moins de x temps » ou un mix des deux. En soit les défis n’ont rien d’originaux, mais c’est très bien comme ça. On est sur une continuité de la sobriété opéré par les développeurs depuis le début. Chacune des pistes prenant autour des 2/3 minutes pour être fini, on pourrait penser que le jeu se finirait vite, sauf que l’envie d’optimiser et/ou de réussir les défis vous pousseront à relancer une descente et donc apprendre petit à petit chaque virage, rocher/arbres à esquiver, saut à effectuer pour vous améliorer. Après, il ne faut pas non plus à s’attendre y rester plus de 30 heures sur ce jeu (sauf si vous êtes un énervé du high score) mais il y a moyen de vous amuser pendant au moins 6/8 bonnes heures ce qui est très honorable. D’autant que chaque piste propose des raccourcis dans tous les sens, à vous de les trouver et voir si vous gagner assez de temps et vaut le coup de s’y risquer.
Quand on réapparaît au dernier point de contrôle, le compteur ne commence qu’à partir du moment où on touche aux contrôles du vélo, très sympa et permet de respirer un peu avant de reprendre la descente.
D’ailleurs pour les descentes vous n’aurez au début qu’un seul vélo, mais à force d’accomplir les défis, vous gagnerez des pièces qui pourront être échangées pour obtenir d’autre vélo (dont certains, seront essentiels pour faire certains défis) ayant des caractéristiques bien différentes. Pas meilleurs mais vraiment différents, certains seront plus rapides sur les chemins, en sprint, dans les virages sec, d’autres sont favorisé en hors-piste (et donc sur des raccourcis qui les avantageront), d’autre auront de meilleures suspensions et donc supporteront mieux les grandes chutes. À vous de voir lequel correspondra le mieux à votre style de pilotage. Toujours est-il qu’avec le vélo de base, vous pourrez bien vous amusez.
Niveau personnalisation, il sera également possible de changer le style et le physique du personnage tout comme la couleur du vélo, sans trop de choix, mais assez pour que ce soit amusant.
Des stats détaillées pour s’améliorer face aux autres joueurs et soi même. Le level design est bien travaillé. De la moustache aux jantes, tout peu être personnalisé, tout en restant sobre et discret.
Le gameplay est très fin et simple dans ce jeu, en gros, vous pouvez accélérer ou freiner, d’une pression de touche faire un sprint (qui sera limité par une barre d’endurance qui se recharge quand on ne l’utilise pas) et tourner votre vélo à gauche ou droite. Rien de plus. La subtilité ici sera d’exploiter les caractéristiques du vélo, à savoir ne pas pédaler, mais laisser le vélo rouler en descente, faire des virages pour freiner sans utiliser le frein, sprinter pour faire des petits sauts dans certains vide, etc. Beaucoup de finesse, le gameplay ne sera entaché que par son Némésis qui perdure depuis l’avènement de la 3D dans les jeux vidéo, la caméra.
Les éléments en premier plan pour donner de la profondeur, oui. Mais qui t’empêche de bien appréhender la descente, non.
Car oui dans ce beau monde où Lonely Mountains Downhill est pas loin d’être parfait, il a malheureusement un défaut qui peut s’avérer très gênant, c’est son point de vue, en vue de 3/4 avec une caméra qui arrive 90% du temps à bien se mettre pour qu’on ai la lisibilité nécessaire d’anticiper et voir ce qui arrive, ils lui arrive parfois de se foirer et nous empêche de voir correctement la suite du parcours, la faute a des éléments qui se mettent en premier plan (des fois dû à un choix artistique) et nous fait risquer la chute. Bien que ce ne soit pas ici le plus problématique, c’est surtout le souci avec la gestion de profondeur qui va vous faire rater certains passages, car cette vue ne permet pas d’apprécier correctement les distances et vous chuterez bêtement, car vous étiez persuadé d’être bien aligné avec la route au moment d’un saut alors qu’en fait vous être un chouia décalé et tomber, provoquant rage, désespoir et envie de meurtre. Ce point-là étant plus gênant, car c’est un choix de game design qui ne peut être corrigé, donc il faudra « s’y faire » et c’est à force d’apprentissage des pistes que vous saurez comment vous placé quand bien même votre œil vous disait que c’était bien car berné par ce souci de profondeur. Autre petit détails agaçant est la physique du jeu, qui des fois aura un comportement des plus curieux avec votre vélo, en vous faisant tomber, voler bizarrement. Heureusement que c’est plutôt rare, mais ça peut être rageant si vous faite un super chrono à ce moment-là.
La caméra nous empêche parfois d’apprécier les distances nous mettant dans un flou sur nos réceptions.
Enfin, le jeu propose également des versions nuit de chaque piste qui se débloqueront avec un défi sans contrainte de temps, mais sans checkpoint (donc à descendre en une fois), l’appréhension de la descente en sera transformé ainsi que l’ambiance générale et permettra d’allonger un peu la sauce pour les complétionniste.
En définitive vous avez ici un petit jeu vraiment solide avec des défauts mineurs qui pourront s’avérer agaçant si vous vous prenez trop à l’envie de faire les meilleurs score. Je le recommande clairement, à savourez par petites sessions régulières. Qui saura en plus être appréciable après plusieurs mois de pause. Ce fut mon cas.